Séduit par le cadre paradisiaque et le caractère cosmopolite de la Nouvelle Calédonie, je suis parti m’installer à Nouméa. J’y ai vécu une expérience enrichissante sur de nombreux côtés, malgré quelques déceptions. Après avoir vécu 2 ans dans la capitale néocalédonienne, j’ai décidé de vous faire profiter de mes impressions sur mon séjour à Nouméa. D’ailleurs, si vous avez déjà pris vos billets d’avion et que vos bagages sont prêts pour le voyage, allez lire mon article sur comment voyager en tout sécurité !
Ce que j’ai aimé à Nouméa
1. La beauté des lieux
Nouméa est la ville principale de la province sud néocalédonienne. Elle se trouve à Grande Terre, une île située au cœur d’un grand lagon délimité par une barrière de corail. Ses superbes paysages dévoilent une faune et la flore encore bien préservées. La ville conserve près de 230ha de mangrove près du littoral qui compte encore quelques palétuviers pluri centenaires. Ses 120km de côtes sont jalonnées de belles plages de sable invitant à la détente, avec les petites îles de l’archipel néocalédonien en toile de fond. Une courte traversée en bateau vous emmène sur l’Île des pins, un des territoires encore intacts de l’archipel. Durant la période de ponte, il est également possible de se rendre dans la baie des Tortues à quelques centaines de kilomètres de Nouméa, pour observer ces majestueux animaux marins.
2. Une vie moins stressante qu’en métropole
Le rythme de vie à Nouméa est nettement plus tranquille. De par le climat tropical chaud dans le Pacifique sud, il y règne en permanence un air de vacances. Ici, on vit principalement le matin pour s’adapter à la météo. D’ailleurs, l’école commence plus tôt qu’en métropole. Les cours commencent vers 8h du matin et s’achève vers 15h30, avec une courte pause entre 11h15 et 13h. En fin d’après-midi, il n’est pas rare de croiser des amateurs de sports nautiques à la plage. L’atmosphère à Nouméa est également plus conviviale. Les autochtones et les touristes se mêlent sur la place des Cocotiers. Les habitants sont ouverts. Il est facile de nouer de nouvelles amitiés. Les Calédoniens ont l’habitude de se tutoyer.
3. Une société pleine de diversité
Le multiculturalisme est omniprésent à Nouméa. Les différentes influences se constatent aussi bien dans l’architecture de la ville, que dans sa cuisine. Les quartiers résidentiels huppés côtoient les cases. En effet, de nombreux Kanaks résident toujours dans des habitations traditionnelles. Dans le centre de Nouméa, on trouve encore des bâtiments datant de la colonisation.
La population néocalédonienne a plusieurs origines. Une grande majorité est européenne. Il s’agit de métropolitains et de Caldoches, les expatriés résidant sur l’île depuis plusieurs générations et les descendants d’anciens colons. La population Kanake, la tribu autochtone, représente une partie importante de la population. A cela s’ajoute des communautés asiatiques et océanien. De nombreux Mélanésiens venant d’autres territoires outre-mer français comme Wallis-et-Futuna ou encore Tahiti. On recense un certain nombre de résidents originaires Papeete à Nouméa.
La diversité culturelle de la ville se reflète aussi dans ses offres de loisir. Durant mon séjour, j’ai eu la possibilité de visiter de nombreux musées et galeries d’art, d’aller au cinéma.
Vivre à Nouméa : ce qui m’a déplu
1. Une situation politique délicate
Durant mon séjour à Nouméa, j’ai pu me rendre compte de la tension politique qui règne dans l’archipel. Les événements tragiques de 1988 et qui ont eu lieu à la Grotte d’Ouvéa sont encore très présents dans les esprits. Au lendemain de la colonisation, le mouvement indépendantiste s’oppose aux loyalistes sur la question de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Il revendique l’autonomie totale de la Nouvelle-Calédonie vis-à-vis de la république française. Conformément aux dispositions prévues par l’accord de Nouméa, les autochtones ont soumis la situation au vote. Les deux référendums organisés respectivement en 1987 et en 2018 ont eu une issue identique : le rejet de l’indépendance. La situation incertaine de la Calédonie entraîne un sentiment d’insécurité dans certaines régions.
2. Une vie relativement chère
En ce qui concerne la monnaie, 1 euro équivaut à environ 120 francs Pacifique. Dans l’ensemble, la vie est sensiblement plus chère dans la capitale néocalédonienne comparée au reste de l’île et à la Métropole. Cela s’explique notamment par le monopole constaté dans plusieurs secteurs d’activité. Vous trouverez dans le commerce de nombreux produits importés. Les taxes élevées pratiquées augmentent considérablement le prix de vente.
L’augmentation de la population expatriée à Nouméa influe sur le marché immobilier. L’offre logements en location est insuffisante pour répondre à la demande croissante. Les loyers coûtent parfois plus chères qu’en métropole. Les charges pèsent assez lourd sur le budget. Les factures d’eau et d’électricité, les abonnements téléphoniques et à internet, les dépenses courantes s’accumulent rapidement.
L’affluence de touristes tout au long de l’année affecte les prix des distractions. Il faut compter en moyenne 10€ pour une place de cinéma et l’addition est plutôt salée au restaurant.
3. L’éloignement avec mes proches
Comme Nouméa dispose d’infrastructures modernes, il est facile d’oublier que la Nouvelle-Calédonie se trouve à près de 17 000km de la métropole. Inviter ses proches à vous rendre visite ou passer quelques jours en France était compliqué durant mon séjour à Nouméa.
Si posséder un passeport français valide suffit pour circuler entre la France et ce territoire outre-mer, le voyage est particulièrement long. Il faut prévoir au moins 25h d’avion. Les trajets comprennent une à trois escales en fonction de l’itinéraire choisi. Les vols font généralement étape au Japon ou en Australie avant d’arriver à destination. De plus, le billet est relativement cher. Il est recommandé de préparer le voyage 6 mois à l’avance au moins, pour trouver les meilleures aubaines.
Il est en outre 9 heures de plus à Nouméa par rapport à la France. Le décalage horaire rend les communications téléphoniques difficiles ou via internet. Les appels doivent être bien programmés pour s’adapter aux disponibilités de chacun.
M’expatrier à Nouméa m’a permis de changer de rythme de vie en profitant d’un cadre idyllique marqué par les lagons aux eaux turquoise et les plages. Malgré le coût élevé de la vie et la tension due à l’instabilité de la situation politique de l’île, la ville reste un endroit où il fait bon vivre.